là-bas l’aube brûle
dessus quelle nuit
l’encre de toujours
on inscrit les signes
demeurent les ciels
un nuage passe
lent — chaque seconde
révèle une étoile
mais pour quels regards
là-bas l’aube brûle
dessus quelle nuit
l’encre de toujours
on inscrit les signes
demeurent les ciels
un nuage passe
lent — chaque seconde
révèle une étoile
mais pour quels regards
et que dire ici
ici où la nuit
demeure le rien
on entend le bruit
du vent qui s’obstine
sur l’infime branche même
il n’a plus de prise
on entend perçoit un chant
les branches se courbent
au même
parmi les feuillages
on arpente les rives
le soir monte en nuées
et pourquoi ces couleurs
juste avant la nuit noire
où enfant on dormait
en soi plus rien avant
la barque du loin tremble
chaque chose a merveille
cela brille nous quitte
la barque du loin tremble
le soir est là déjà
c’est là sur l’abrupt
des roches s’éboulent
sans fin on entend
leur chute hors des mondes
le un versant plus sombre
seul est le fracas
que l’écho reverse
sans attendre rien
avant la lumière
quel sens au pas nu
le soleil bas pâle
ne réchauffe rien
des ombres qui dansent
sur le sol gelé
ce sont formes noires
la ronce autour d’elles
un le dernier feuillage
enroulent l’ellipse
que l’hiver éclaire
cela qu’ici brûle
on ne sait pas même
comment dire au juste
quelle tache aveugle
au cœur noir des nuits
accroche une étoile
puis une autre aux ciels
ne plus rien voir autre
nous ajointe au temps
on ne ressent rien
saurait voir prendre
ici quelque souffle
reprend au silence
seul ce qu’il faut d’air
à peine cela
qui n’est rien delà
un bourgeon que ferme
le plain-chant des mondes
— la décrue des jours
devant soi la pluie
on attend les flaques
où le vent froid pose
ce qui en soi tremble
et les yeux se brouillent
et l’eau noire fige
le gel géomètre
il fait nuit encore
d’aller là aussi
on va mais c’est sans
voir devant soi rien
qui ne soit la brume
blanche sur les branches
plus aucun recours
on entend que sonne
plus loin la cognée
rien n’est — les frimas
et puis une autre aube
ces mots comme on tombe
dessous l’eau glacée le féroce
on ne peut rien dire
du froid de la faim
quel le lieu où tout
soudain de soi cessent
et l’espoir d’entendre
et le chant perdu
cessent dans nos mains
du jour est la nuit