[une ébauche, vraiment?]
le vent aura raison
d’élaguer chaque branche
de défaire les lignes
de briser les cristaux
– vois comme ici efface
toute forme distincte
dehors il n’y a plus
rien sinon cela
cela qui te parcourt
il semble qu’on remonte
au plus lointain du froid
comme les yeux se ferment
ni ville ni rues ni rien
sinon le seul départ la seule absence
de qui portait le chant
aux rives de la nuit
– ne te retourne pas
peut-être n’est-ce que
la forme des silences
ce qu’écoute la neige
le passage au blanc du vent n’est
rien sinon cette ébauche
où brûle le possible
– et les mains saignent de n’étreindre rien –
de cela qui aveugle
et l’image et la voix
ne cessent d’approcher
l’indécise ombre blanche
puis même le vent cesse
on n’entend plus du souffle
que sa plus haute absence.
Votre commentaire