visages mais
sans traits ni voix
ni regards
sans plus rien autre
que le vide d’être
cela ici innommé vacant déjà mort.
visages mais
sans traits ni voix
ni regards
sans plus rien autre
que le vide d’être
cela ici innommé vacant déjà mort.
bruits dans le jour neuf
mais comme sans air déjà
alors aller là aussi
un avion passe
le balai des éboueurs racle
on ne sait trop quoi de sale
le monde aujourd’hui.
à qui erre sans voix
les laisses du monde _ et accueillantes
et douces comme sables
et puis l’oubli
comme une main efface
la théorie des pas pour qu’un peu d’aube soit.
la digue dessous les arbres
et tout auprès des flaques
des miroirs de se mouvant bleus
et toutes les lumières
tombées d’entre les nuages
ô les trop fugaces.
cri simple
au nom du soir
dessous quelle aile
cela vient-il mourir
ne renoncer rien
aller plus avant
— l’ombre de grands arbres
déjà fait toute pénombre
une feuille sèche tombe
où respire le silence.
la pierre
des arches
sur l’eau verte emportée
on passe indifférent
forme rêveuse
un reflet brille
ce n’est qu’un remous
qui vient éclore sous le pont
insensible.
bruits
comme de nous les pas
se détachent tout uns au rythme
humble mesure de ce qui allait là — sorgue
— entre deux respirs
le souffle le silence
— à se perdre
sans trace ni mémoire au plus simple du fleuve.
le feu n’avait rien d’être
que son seul lieu et passage
flamme toute auprès de lui
la couleur grise dénouée
aiguise la pierre anguleuse
— de l’âtre monte la colonnade une chevelure de du vent.
que cesse ce peu
de choses que donne
le temps
et comme sans sagesse
l’instant
tout soudain reparaît
qui brille éblouit
la nuit même d’où il retourne.
mêlés
à l’eau vive
qui rejoint contrebas
le fleuve
ces arches de limon
et la lumière du soir.