un cri bleu
comble crible presque sans fin
les ombres ouvertes
passages
nos voix et ces ailes
enfuies toutes bientôt
d’avoir été.
un cri bleu
comble crible presque sans fin
les ombres ouvertes
passages
nos voix et ces ailes
enfuies toutes bientôt
d’avoir été.
puisse le regard tien
être ce rien ou le vent
mêlé à l’obscure pierre roche
à l’ombre où les arbres
plongent sans vertige
— une arête de lumière intangible
ce peu que vient danser le gouffre..
aux lisières du jour
des rires d’étoiles
peu à peu qui s’effacent
sans jamais d’ironie
le fleuve découvre
leurs reflets sur ses rives
même aux sables noirs.
chaque rameau sa voix
même mêlée d’infime
que passe le vent
la cime des arbres
intacte se plie
et revient lointaine
sereine de savoir
attendre le dernier l’élagueur.
visages mais
sans traits ni voix
ni regards
sans plus rien autre
que le vide d’être
cela ici innommé vacant déjà mort.
bruits dans le jour neuf
mais comme sans air déjà
alors aller là aussi
un avion passe
le balai des éboueurs racle
on ne sait trop quoi de sale
le monde aujourd’hui.
à qui erre sans voix
les laisses du monde _ et accueillantes
et douces comme sables
et puis l’oubli
comme une main efface
la théorie des pas pour qu’un peu d’aube soit.
la digue dessous les arbres
et tout auprès des flaques
des miroirs de se mouvant bleus
et toutes les lumières
tombées d’entre les nuages
ô les trop fugaces.
cri simple
au nom du soir
dessous quelle aile
cela vient-il mourir
ne renoncer rien
aller plus avant
— l’ombre de grands arbres
déjà fait toute pénombre
une feuille sèche tombe
où respire le silence.
la pierre
des arches
sur l’eau verte emportée
on passe indifférent
forme rêveuse
un reflet brille
ce n’est qu’un remous
qui vient éclore sous le pont
insensible.