Archives de Catégorie: Icaria

en allées _ 108

on va sans nom sous les arbres
où bruissent toutes les ombres
mais le vent quel en son chant
et quoi ride ici les eaux
sans fin un plus haut calme
renoue les saisons aux et mémoires
les odeurs et les sons simples
tout écoute l’écho clair
créent un écho clair en soi
un écho soudain clair en soi
— la couleur des iris
flotte haute note jaune
tenue malgré tout
là où le sous bois
continue déborde sur l’orée
l’éblouie phréatique songe


quatr’1_15&16

ce sont des ailes
qui tracent de grands cercles
juste sous la nuée
et l’orage qui gronde

les ciels çà et là lointains
tremblent de s’ouvrir
entiers à ces bleus presque
noirs — mais la pluie ne tombe pas


quatr’1 14&15

le jour — un reflet
mat sans presque plus de forme
et c’est bien ici ce que
courbe et éprouve le vent

seul un bruit de feuillages
reprend un peu de souffle
et des oiseaux s’envolent
au silence en formes cercles noires muets


en allées_108

est-ce le vent seul
ou son autre — qui incline
les fol ‘avoines hautes
et le rouge des pavots
on marche dedans soi va sans pourquoi
où demeure l’énigme
l’averse de printemps
perle encore aux feuillages
des riens tremblent
dans la lumière brève
entre deux averses
tous les reflets de ciels
posent la couleur bleue
sur le dehors lisse des flaques


en allées_107

la couleur rouge
celle que le vent disperse
en pétales
— des coquelicots
et dedans l’obscur
coeur noir
une terre haute
roche ancienne des lointains
des graines d’invisible
dedans le sommeil
attendent un ici en paix
de leur obscur travail
germe le songe
un silence au point du jour


diz’1_ 16

l’atelier désert
dedans les vieux murs
un bois sec et clair
luit doucement
une nappe de temps
étendue sur le sol
et pour seuls reflets
l’éclaircie brève bleue
entrevue au reflet
calme de la flaque


en allées_106


le jour comme matin
et seule devant soi
la clarté perdue des ciels
pour un temps revenue
la couleur
trop vive avant la pluie
de printemps — et l’orage
soudain qui gronde et rompt
parmi les feuillages
une odeur de printemps
pour demeure
un seuil dans les roches
ouvre le passage
au plus simple du souffle


en allées_105

le jour ce silence
parmi les rues de la ville
tôt un peu de lumière
sur des signes vides
le pas résonne bas
devant les façades claires
hautes trop de leur seul
apparat vide
les seuils se sont fermés
seules dorment les ombres
en leur mauvais sommeil
dessous l’allée ancienne
tout auprès des iris
et les frontons de grès clairs
le plongeon souple du grèbe


en allées_104

une aube dans les prés
les graminées sont hautes
déjà le temps avance
vers soi
les jours
emmêlent comme sans
brume ombres et lumières
juste là — où l’on regarde
et dans chacune des ornières
un feu de lumière brûle
la rétine de qui passe
de l’une à l’autre flaque
c’est encore le monde
les reflets que l’on traverse


diz’1_ 15

un rien de couleur
taches jaunes vives en essaims
sur le mur de pierres rouges
ce sont des colzas
un peu de vent vient bercer
leurs étoiles pauvres
éparses et claires trop
auprès d’un feuillage frais
une ombre bleue de ciels
transperce les allées