pour peu qu’il se lève
le vent du nord emporte
une poudre sèche rouge
qui peut être fut
limon ou cette argile
dont on avait pétri
ici un vase
et de plus loin forgé
une forme humaine
pour peu qu’il se lève
le vent du nord emporte
une poudre sèche rouge
qui peut être fut
limon ou cette argile
dont on avait pétri
ici un vase
et de plus loin forgé
une forme humaine
deçà la couleur
mêlée — des ombres
des bruits de peu des cliquetis
ténus comme riens
parmi le bruit blanc du monde
déjà une musique
presque de haute
mélodie
quand l’une puis l’autre
voix taisent le babil
du jour
puis le silence
un à un les ciels
se voilent comme se ferme
l’horizon et le loin
sans que de l’orage
nul ne soit un autre signe
que la nuée plus sombre
là-bas qui s’avance
parmi un silence lourd
ce ne sont que des riens
parcelles çà et là
éparses sous le vent
et les sillons accueillent façonnent
la semaison
et plus loin
l’aire nourricière se voile
brume où l’on dépose
le poids des récoltes
que le vent vient cribler
quelle la lumière
sous bois
des veines d’eau
fluent claires
de longs herbiers
ondoient
sous une reflet
bleu de ciels
le jour clair
immobile
et puis là
tout soudain sous les ciels
un hâle de nuages
un rien de couleurs
où vivre
— le cri des martinets
ces pierres
que le jour clair
— blanc —
dé-rêve
quelle leur nuit
et le toucher ici
du tailleur
voile la statue
pour qu’une voix
hors le silence
éveille
l’écho et ses silences
on va
et le soir est doux
pour un temps
court — l’illusion
demeure
proche de soi
autant que vivre ici
bat presque sans un bruit
que laisse-t-on
un seuil
comme de la nuit
la portée du vent
juste et sans fin
et puis plus proche
le bruit de la pluie
hors de toute atteinte
un merle chante
bas dans le jardin
de loin en loin des voix
on entre dans plus
d’ombre encore
une scène vide
la nuit de flaques brèves
un tremblé du souffle
une image respire
le temps immobile
sur quoi un reflet rêve