ici le vent toujours
une voix comme d’ombres
un monde sans visages
on voit autour de soi
dans les feuillages rouges
le temps passé en veilles
le chant d’une mésange
clair presque plus que tout
stèles pour quels gisants
ici le vent toujours
une voix comme d’ombres
un monde sans visages
on voit autour de soi
dans les feuillages rouges
le temps passé en veilles
le chant d’une mésange
clair presque plus que tout
stèles pour quels gisants
on dirait ici
une crue encore
— deçà l’éclaircie
les terres perdues
les mains d’un orant
la lumière ploie
les branches d’un monde
toutes emplies de pousses
levées vers quels ciels
quoi va sous les arbres
on marche sans bruit
plus une parole
ni âme qui vive
cela sans regard
l’eau morte et la rive
inversent les ciels
tombés sans pourquoi
un silence d’être
est-ce cela un monde
ces formes qui sans cesse
dorment et muent et passent
sous les pierres de sable
cela que la lumière
oeuvre — le regard nu
quoi demeure ici seul
en silence et d’un geste
dessine en miniature
ce rien des seuls corps
sous les ciels les pierres
et la terre aride
juste avant l’averse
file auprès du temps
un sable alluvial
reverse l’ondée
à son seul destin
une eau des roseaux
la place est déserte
les cercles du vent
le froid bien trop vif
mordent les passants
les pas vont ailleurs
ils ne sont d’aucun
lieu — ce que la langue
étrangère nomme
des voix sur la rive
l’aube — sous la lune
un seuil s’est ouvert
le fleuve se courbe
où passent les ombres
de loin en loin un
présage du vent
qui n’est pas encore
un visage — un haut
cri déchire l’heure
on voit ici sans cesse
la scène un incendie
un foyer de gravats
où la poussière vole
comme les murs s’effondrent
aucune cause rien
pour donner sens ici
la nuit comme haut-lieu
la cendre seule reste
les yeux se sont brûlés
l’ajour brûle les yeux
une part des silencesêtre au proche etc pour offrande et connaître
le rien qu’est toute voix
la lumière d’ici
porte l’hiver l’été
les fleurs ont fond de neiges
les couleurs de la terre
presque comme_un toucher
outre chaque route
quelle part de souffle
repose dans l’ombre
juste sur la roche
c’est sans fin — errer
les grand bois ouverts
aux sols écorchés
vifs — les vents s’emportent
parmi le seul vide