le vent d’été venu
tôt — & déjà à fraichir
les feuillages — un bruire
dessous quoi les parfums
du jour à naître tremblent
on attend du songe
l’énigme des heures lentes
et les ciels déserts bleus
mais manque dans le jour
cela qu’absente la pluie
Archives d’Auteur: Jean-Yves Fick
diz’1_ 26
diz’1_25
quelles les clartés neuves
les ciels blancs comme trop-pleins
d’avant l’été
et le plain-chant des arbres
— les forêts ont pour songe
la bergeronnette
elle dont le pas
frêle et léger
ponctue le sable des rives
de tout un jardin de signes
diz’1_24
la forme neuve du vent
de toujours insue et nue
rare en les terres d’ici
tenue
d’un moment l’autre
depuis la torsion
qui fait de chaque branche
de chaque feuillage ouvertbruire
l’instrument unique et étrange
que chacun est
— la vie vient bruire
diz’1_23
on ressent et le vent
et la brûlure des ciels
et c’est vivre bien plus loin
de ce rien que tout signe
trace
mais dire ne peut rien
le coeur bat calme bas
dans ce que seul seuil ouvert
dedans soi — une ombre
le soir songe
diz’1_22
le vent déplie le passage
ici où sonnent les heures
au loin comme en soi
la mémoire des gestesvibre de revient vers ceux qui ne sont plus
— des oiseaux de proie planent
dessus la terre
et monte l’odeur
des premières fenaisons
dessus les prés fauchés de frais
diz’1-21
il semble que le vent
parmi l’ombre les feuillages
écoute le chant premier
que file le ruisseau
on sait le lieu de toujours
frais comme un matin
de brumes un peu de nuit
reste prise aux branches
où veille
l’étrange oiseau de proie
diz’1_20
le vent dans le soir
et peu à peu les bruits
par lesquels
la demeure s’éveille
au jour recommencé
encore pour un temps
on sait le terme proche
mais cela qui reste ici
un toucher diffus
au plus réel de soi
diz’1 _ 19
un ballet d’ombres
dessous la lumière
le jour joue tout bas
avec les feuillages neufs
et devant soi
vives presque trop proches
ces ailes bleues légères
— ce sont bien des libellules
ces ailes bleues
vives presque trop proches
que le pas ou son ombre
éveillent tout soudain
à l’éclat de francs soleils
diz’1_18
vivante à nouveau
dans l’air clair du soir
l’erre des martinets
virevolte
un point de jour
de l’un à l’autre horizon
le vol parmi l’ivresse
des sphères qu’il tutoie
et puis la nuit
en son soudain silence
diz’1_ 17
le soir
un oiseau dans le jardin
pauvre chante
mais pour qui
sinon le jour qui n’est plus
le vent se lève
la grisaille enfin se défait
on voit poindre ça et là
un peu de ciel
au devant des étoiles
on sait l’obscur où une flamme se consume