on a pour dessein
celui de la pluie
laisser derrière soi
un rien de sol
un instant
la poussière fait
place nette
et cela revient
comme écrire pour le sable.
on a pour dessein
celui de la pluie
laisser derrière soi
un rien de sol
un instant
la poussière fait
place nette
et cela revient
comme écrire pour le sable.
on ne sait
ni ne veut voir
cela que désigne
sur le gris des briques
la couleur rouge
pour un instant encore
rayonnante
mais l’à-vif noir et nu
tout autant
nécessaire
contre le mur gelé
qui pour en avoir
ou désir ou dessein?
le fleuve seul et la nuit qu’il emporte.
on a laissé tout
dedans soi ces riens
c’est et delà
le sans nom toute
une ombre brève
qui cesse va
être comme germe
une souche nue.
on a contre soi
perdu le sommeil —
ici se désoeuvre
lentement on renoue
où la nuit s’attarde
— des brins brisés filent
un vent froid
sur le plomb mort des aubes
qui est entré sous l’arcade et avance
aveugle.
et nul ne perçoit
plus âme qui vive
ici est-ce bien
soi que heurte là
le pavé disjoint
auprès un visage
et nul ne perçoit
plus âme qui vive
dedans quel informe
sommeil de perdu.
des ombres quoi reste — des songes
— l’incendie du sens
quand peu à peu
la brume d’été
se dissipe ses feux
quelle une cendre oeuvre
dessous chaque grain
— un épi ouvert.
le feu n’avait rien d’être
que son seul lieu et passage
flamme toute auprès de lui
la couleur grise dénouée
aiguise la pierre anguleuse
— de l’âtre monte la colonnade une chevelure de du vent.
la main a ouvert
le temps vtenu là
les flaques que ride
dehors le vent sourd
— les lisières brûlent
la couleur encore
accorde l’instant
— un vivre tremblé.
— de ce peu l’instant accordé.
brindilles à peine
cela qui oscille
dans le soir
devant le gel
proche des aurores
la sève se retire
des formes cassantes
balisent l’espace
une autre parole
que songe — haute en silence
la commune part
sèche les parcourt
pour vient tendre les lignes
de ce qui fut vie.
outre la friche
les ombres de fer
mêlées insensées
sans direction
ni lien ni rien
vers quoi ce peu quel souffle là-bas
si cela est
— une évidence — que souffle là-bas
toutes les chacune des aubes songe
sinon l’évidence irrévocable
qui anime les feuillages.