ces branches courbes noires
toutes de pluies
qu’égouttent-elles — vivre
— elles qui n’ont pas d’ombres
on les dirait mortes
puis ce sont des voix
— on dirait qu’elles jouent
quoi recommence le jour
— celles que le vent emmêle.
ces branches courbes noires
toutes de pluies
qu’égouttent-elles — vivre
— elles qui n’ont pas d’ombres
on les dirait mortes
puis ce sont des voix
— on dirait qu’elles jouent
quoi recommence le jour
— celles que le vent emmêle.
on a pour dessein
celui de la pluie
laisser derrière soi
un rien de sol
un instant
la poussière fait
place nette
et cela revient
comme écrire pour le sable.
comme musique à naître
dessous la toile
d’un trait net
la trame qui fut
ce lieu
le monde se déchire
à même sa béance
— qui pour savoir marcher
là à se jouer du vide.
passées
brèves
des mêmes figures
le songe
toujours
à même sol
ici et sans nom
qui que commence dire. parler
on a contre soi
perdu le sommeil —
ici se désoeuvre
lentement on renoue
où la nuit s’attarde
— des brins brisés filent
un vent froid
sur le plomb mort des aubes
qui est entré sous l’arcade et avance
aveugle.
cela vient bruit
comme de voix sourdes
le chant rompu
un feuillage de bleu
passe et la voix et dire
quoi était là juste
où le sol se dérobe.
sans arrière-monde
chaque geste simple
repose
quelle paix
et la roche
et l’allée le sable sous les arbres
ne sont rien sinon
on a écrit
chaque jour
le fleuve le sable
recommencé
dessus le sable.
à même point
la nuit soit et le jour
mêlés à tout
une ombre
d’où les noms ni les choses
ne sont plus qu’épures
— formes de soi
et se disparaissant — un consentir
à la brume qui lentement se défait.
comme sans nom
le rêve
et dessus son image luit
— la rive haute
porte l’eau lustrale
delà quelle
tout un monde clair
s’en vient trembler
aux reflets bleus — l’infinir d’ombre est disparaître.