Archives de Catégorie: fonds noirs

icaria _

on ne sait
ni ne veut voir
cela que désigne
sur le gris des briques
la couleur rouge
pour un instant encore
rayonnante

mais l’à-vif noir et nu
tout autant
nécessaire
contre le mur gelé
qui pour en avoir
ou désir ou dessein?

le fleuve seul et la nuit qu’il emporte.


sine nomine — 50

c’est delà
toute que chaque chute porte
en elle un miroir

 la nuit soit

sans recours
la forme tombée
d’elle-même ne brise

rien que son néant.


infime — 112

aux lisières du jour
des rires d’étoiles
peu à peu qui s’effacent

sans jamais d’ironie
le fleuve découvre
leurs reflets sur ses rives

même aux sables noirs.


infime 110 – [hors-série]

visages mais
sans traits ni voix
ni regards

sans plus rien autre
que le vide d’être
cela ici innommé vacant déjà mort.


infimes — 103

on sait le lieu
où l’orage se formule
et parfois crève d’être dessous sa lumière noire

— ô l’ignorée — la couleur sur les flots des fleuves — 

on sait le nom
de cela qui  dans le ciel vide et noir
tournoie et va vire et crie

mais dessous quelle basse_continue gronde


infimes — 100

le feu n’avait rien d’être
que son seul lieu et passage
flamme toute auprès de lui

la couleur grise dénouée
aiguise la pierre anguleuse
— de l’âtre monte la colonnade une chevelure de du vent.


infimes — 95

c’est de toujours
la même nuit noire

on avance un pas
quoi a passé outre
la seule limite
ici nous portait

dessus les ombres
nul autre chemin.


infimes _ 82

sans rien
autre que ce qui
gronde et passe auprès

un bruit sourd
continue seul
le moulin des corps

quelle la nuit que barre le navire.


cartographie du nocturne


formes de peu — 196

les feux devant soi
est-ce le rivage
ou encore nu
le fleuve perdu.