les pas
au devant du gel
et dessous
la lumière aveugle
un brûlis
— des cendres
sans nom
d’aucune neige jamais. la lumière aveugle.
les pas
au devant du gel
et dessous
la lumière aveugle
un brûlis
— des cendres
sans nom
d’aucune neige jamais. la lumière aveugle.
dessous les passées
du vent sourd
quel songe la surface
une eau
morte et froide
vient étreindre
des reflets faux
rien.
on va sans nom
devant soi
on a ouvert
dessus la roche
seul un peu du souffle
l’espace du bleu
le grain des voix crie
où tout silence
va sans nom
— seul le souffle
continue mais pourquoi?
au plus loin des corps
on chute mais où
puisque plus rien n’est.
éclats
de si peu d’ombre
laissés au long
une rive sans chemin
de nous des pas
presque rien sinon ce
pour quoi malgré tout ce respir ça tient en corps encore
et les yeux regarde à l’avant de nous.
la vie
voix basse seule
continue
le bruit autour
de tête
sans peine
le dire avance
mot à mot
file un son vide
le cœur bat _ le corps va __ et puis c’est non. syncope.
sans voir
on entend résonner
longtemps
les coups que frappe
la main
est-elle celle de l’artisan
à l’oeuvre
et quelle l’énigme de soi qu’il laisse
quand cède
la vie un bâti de planches le temps.
outre le temps sourd
quoi cogne plus bas
le fleuve que file
la boue rouge amont
émonde retranche le ciel hivernal
sans reflets absent
et quand vivre dévide
l’écheveau absurde.
c’est
ici comme demeure
une autre langue
en lisière toujours du voir
ici comme demeure
la falaise et la source
et la vasque rouge
et plus loin les hêtres sans âge
— dans l’écho des éboulis tout s’efface
de ce que furent les ombres — l’oubli
autant de lichens que de pas perdus.
sans pourquoi.
delà les yeux fermés
chaque corps un gisant
sommeille comme pierre
— la saxifrage croît.