on a pour dessein
celui de la pluie
laisser derrière soi
un rien de sol
un instant
la poussière fait
place nette
et cela revient
comme écrire pour le sable.
on a pour dessein
celui de la pluie
laisser derrière soi
un rien de sol
un instant
la poussière fait
place nette
et cela revient
comme écrire pour le sable.
friche
mais pas même de sens
donné à la ruine
l’interdit laissé là
au lieu du jour du lieu le vent
féroce sourd transperce qui voudrait
vivre là parmi ce
rien de la ville neuve
on va sans _ ombre reflet
se perdre au loin de soi.
dehors
une voix d’enfant
pleure
à jamais
ce qui est perdu
a laissé un vide
inconsolable
et plus loin le vertige
de qui devra
en silence chaque jour
faire en soi grandir où se perdre.
la lunaison lune neuve
et quoi vient ici
ouvrir des marges
on a en soi
désir des nuits d’hiver
noires froides
comme revenir
écho clair
d’un plus loin à-jamais.
erre dans la combe
la haute souche
des silences
un peu d’air tremble
entre source et brasier
dedans la main du temps
étranger
un feuillage bruit
de quelle aile obscure
_ des étoiles font roche.
on sait la noirceur
d’ici une gueule
béante et grotesque
qui dévore tout
à quoi se fier
sinon à ce rien
loin un éclat bleu
l’eau étale rêve
la clarté absente
dessus toute nuit
du sable — éphémère
une main écrit.
espace
ce peu qu’entre
chaque sommeil
on nomme jour
un peu de silence
vient rendre le souffle
à ce qui est delà
le rêve
possible
les yeux ouverts
se mêlent de nuit.