Archives de Catégorie: Notes pour un chant loin

formes de peu — 6

depuis la Nuit une nue
quoi regarde achève d’être
un pas les voix continuent
delà le silence.


mobiles errants — 125 (riens)

des signes
— sans nom
ces lignes

— on a

un fil
de quel

vécu

fleuve un
plus loin

ici.


mobiles errants –121

le V.  » inconnaître »

d’entre chaque
souffle où est

juste aller encore loin

comme_un autre
intervalle

au silence

la béance tout immense
devient seuil

d’inconnaître.

 

 


mobiles errants — 119

la tombée du jour
encore ce pas
où le jour retombe

comme_un seuil

— et toujours la roche pierre
sur  s le sol plus pauvre
toute l’étendue  —

en poussière

on va rejoindre quoi  rejoint — l’amont
appelle un ouvert  un au silence

inconnu.


du peu — CCCXLVIII

sans forme le voile
où la nuit oscille
— une étoile roule rêve
delà l’invisible.


LII- fonds noirs – interstice perdu

on va dans le jour
– il n’est plus théâtre
ni même un esquif-
le seul éphémère

d’une aube au silence
quel instrument joue
puis  replie au noir
la note tenue                    dont elle se tient

un respir plus proche
va donne mesure
on pourrait l’entendre

forger le silence
où va chaque voix
[accorder] aborder la rive [le songe].                       éployer sa rive.


fonds noirs XXVII – interstices perdus

il n’y a pas d’énigme
toute voile disparaît
au lointain qui est

il n’y a pas d’autre
rive sinon celle
entrevue en rêve
chaque jour dissipe

un peu de la brume
mais la route n’est
pas inscrite aux noirs
de ce qu’on avance

le navire cède
à sa part nocturne
son erre retourne

au sillage blanc
que laissent  en vain
ses planches disjointes

à l’horizon de est son chant
c’est cela seul que tu peins
la barque est bien frêle.


fonds noirs XXV – interstices perdus

l’hiver ou l’été reviennent
hors la salle
ce visage se défait

et puis là devant viendra
l’impact plus mat du granit
et sa nuit toute magma
chambre noire mais de quoi

l’image ne se sait pas
et toi non plus qui chancelles
là au rebord si ténu
où la scène casse brute

ce peu de voix — elle va
poursuivre et ne pas tomber —
toujours lointaine mémoire

celle qui se trace au noir
n’est pas plus assurée d’être
autre où règne l’éphémère


et le temps plus long l’intense
la falaise
on ne les peut plus nier.


feuillet 42

pourquoi sans lieu passe le flot
un peu d’être racine

qui bouge et descelle

les pierres tombées
ils dorment

sans pourquoi la question

l’un d’eux rêve
retrouver rythme

à ce qu’enroulent déroulent les flots

dans la lumière rase
quelques branches s’étoilent

astres du proche sous le pas.


feuillet 41

viennent les passes
noires et nues
où voguer vers
quelle terreur

à la proue

on savait que
l’étau des roches
allait broyer
la nef entière

corps et âme

pour peu que ne
franchissent pas
les ailes blanches
pour peu que ne

dans l’écume

se montre pas
la main suprême
qui porterait
plus loin la barque

imprévisible

poupe brisée
mais le haut-vol
possible dans
l’étrave intacte

quels seuls visages

hors du royaume
où ne sont qu’ombres

vont apparaître.