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nulle part 31

pas un
seul cri d’oiseau
delà la couleur
bleue
que fait l’aube
ici du jour
une cheminée
fume

la ville
murée opaque.


i.m.

les pas
au devant du gel
et dessous

la lumière aveugle

un brûlis
— des cendres
sans nom

d’aucune neige jamais. la lumière aveugle.


sine nomine 75 (irrégulier)

on va sans nom

devant soi
on a ouvert
dessus la roche

seul un peu du souffle

l’espace du bleu
le grain des voix crie
où tout silence

va sans nom
— seul le souffle
continue mais pourquoi?          

au plus loin des corps
on chute mais où
puisque  plus rien n’est.


sine nomine 58

quelques

fragments de jours
parmi des miettes
on étoile quoi
d’étoiles

bribes de sens

puis les feuillages tombent
qui venaient donner
bruire au mot-royaume nuit

depuis la couleur.


infimes 124

on a contre soi
perdu le sommeil —
ici se désoeuvre
lentement on renoue
où la nuit s’attarde
— des brins brisés filent
un vent froid
sur le plomb mort des aubes

qui est entré sous l’arcade et avance
aveugle.


sine nomine — 51

ce vivre

une maille grise
cède puis l’autre — le vent
sans que rien de lui

une poussière nue

qui passe ne soit
oeuvre haut — où l’espace
effrange la clarté

quelle sans terme ni sommeil.


sine nomine 15

on laisse sans
savoir la phrase
le jour tracer

un peu de nuit
un rien de bleu
hors soi

et puis quoi autre
qui attend qu’on ne saurait
jamais être dit de vivre.


infimes — 104

bruits
comme de nous les pas
se détachent tout uns au rythme

humble mesure de ce qui allait là — sorgue

— entre deux respirs
le souffle le silence
— à se perdre

sans trace ni mémoire au plus simple du fleuve.


formes de peu — 204

cela sans hors — rien autre
mais quel sans visage
de toujours ici
retombe sans fin.


irrégulières — 10

sans tourner ni lever
ni les mains ni les yeux
vers le ciel  brûlé blanc

demeurer à hauteur
de terre rouge simple
et laisser le fleuve emporter tout s’il le faut.