Archives de Catégorie: Icaria

diz’1_35

le souffle
trouve comme_une paix
après la nuit mauvaise
traversée de rêves
on atteint au calme
— un roseau flotte sur l’onde
puits miroir parfait des silences
— tôt le ciel rouge ouvre
au point de rosée
la forme d’un nuage


diz’1_34

le jour a brûlé tout
les feuillages flétris
penchent vers les herbes sèches
quelques formes défaites
et malgré la fournaise
une odeur de rosée
bientôt revenue
se posera sur chaque
chose que la terre est
pour que soit l’aube neuve


diz’1_33

le chant nu comme sans
ombre que suit le vent
parmi l’herbe folle sèche
ce bruire à bas bruit
rythme ce que scandent les heures
sans murmure
la vie n’est plus ce fil
ténu tendu sur le vide
l’eau claire et froide s’écoule
en son seul étrange silence


diz’1_32

on sait la friche haute
rouge de soir
l’orage s’est défait
trop tôt dans le jour
mais le vent dans les arbres
n’aurait pas su être sans
cette ombre tutélaire
le doute que laisse planer
le faucon dans son vol
et cela qu’il incarne du temps


diz’1_31

l’air bleu tremble
vide sans savoir comme
on s’absente de soi
parmi rien
–le vol des martinets
passe proche et clair
la lumière que l’heure
sonne change
le regard devient autre
dans les matins frais et légers


diz’1_ 30

c’est deçà les ombres
d’abord la couleur noire
saisie par le temps
l’eau immobile peu à peu
s’anime
une image paraît
et tremble
aussi fugace que vive
elle qu’un reflet de ciels
change en éblouie bleue




diz’1_ 29

quelle la couleur
dans le matin frais
juste au proche des vergers
l’éclat clair des blés blonds
— le jour explose
en taches vives rouges
de coquelicots épars
perdus ça et là
qui oscillent sous le vent
et retournent à la terre


diz’1_ 28

les visages des ciels
et la forme des nuages
loin delà le bleu
des horizons
— et le jour sans
rivage porte des ombres
que rien ne saurait dire
sinon à peine le proche
qui résonne
d’un combat d’oiseaux de proie


diz’1_27

les yeux ouverts ont saisi tôt
et la brûlure et l’être
que le vent courbe dans les terres
pauvres d’ici
la seule sauve sera
la graminée pauvre sèche ou l’orge
sauvage la fol’avoine
parmi les simples sans nombre
et le nom s’est perdu
et le verbe au bout des lèvres


diz’1_ 26

le vent d’été venu
tôt — & déjà à fraichir
les feuillages — un bruire
dessous quoi les parfums
du jour à naître tremblent
on attend du songe
l’énigme des heures lentes
et les ciels déserts bleus
mais manque dans le jour
cela qu’absente la pluie