des brouillards la nuit
même mêle à l’eau du rêve comme
l’aile des silences
le chant qui n’est plus
prend racine — rien
autre que lui sur la terre noire.
des brouillards la nuit
même mêle à l’eau du rêve comme
l’aile des silences
le chant qui n’est plus
prend racine — rien
autre que lui sur la terre noire.
on sait toute proche
une eau toujours neuve
dessous les feuillages
demeure l’énigme
de qui se penchait là
là sans pourquoi.
on va jusque là
en soi sans laisser
rien aucune trace
sinon la poussière
que le vent emporte
— le monde a visage
à nu comme danse
la scène reprend abandonne déserte
referme ses ombres.
sans ombre portée.
on a laissé tout
dedans soi ces riens
c’est et delà
le sans nom toute
une ombre brève
qui cesse va
être comme germe
une souche nue.
et nul ne perçoit
plus âme qui vive
ici est-ce bien
soi que heurte là
le pavé disjoint
auprès un visage
et nul ne perçoit
plus âme qui vive
dedans quel informe
sommeil de perdu.
c’est delà
toute que chaque chute porte
en elle un miroir
la nuit soit
sans recours
la forme tombée
d’elle-même ne brise
rien que son néant.
sans ligne de fuite
le vent souffle nord sourd
au soleil du soir
ces allées de sable
comme fleuves vont
à jamais nouveaux et lointains
derrière soi quoi
ouvre son espace.
un peu de ciel
flue dessous les arbres
les feuillages dansent
avant la chute
au creux des soirs
quoi songe le jour
on va des chemins
d’encore l’été
le proche paraît
l’immuable même
hors toute limite
une voix perdue.
on voue au silence
quelques lieux où être
voix perdues sans plus
d’écho un lointain – l’écho
sonore que peint
ouvert malgré lui
le jour insensé excessif désoeuvré
excède désoeuvre le monde.
voué au silence.
sous le jour neuf
des bruits de peu
tout un chacun
peine à entendre
comme on vient là
de soi l’énigme
comme on vient là
tout au silence
poser risquer ce rien. un pas.