Archives de Catégorie: Comme des rondeaux brisés

blocs / vers — 34

et c’est la seule couleur
par tout — l’or du soir étoile
une âme enflammée
toute muette une
la clarté muette
— une flamme au rouge
au — le porche des nuits.


bloc/vers — 28

le vol léger
la courbe légère
— bleue — des libellules
parmi les roseaux
— l’accord achevé
et l’eau du silence.


blocs/vers 1

l’aube délaissée
comme accroche l’air
— une autre musique
à jamais ouverte  donnée.
accorde la sa Nuit.


mobiles errants — 131

toutes les routes
aboutées

nous les errants

et toujours
un même songe

aux jours d’ici

avant partir
sans savoir

nous demeurons.


XLIX – fonds noirs – interstices perdus

c’est devant toi muet
la main ne peut plus rien
le geste s’accomplit
clos son orbe s’enroule  se ferme

les fonds noirs à cela
qui fut un intervalle
tenaillé par l’accord
d’une nuit haute hors

il n’y a plus à faire
sinon laisser l’amont
submerger la surface

l’étreindre d’un pan mat
sous quoi viendront brûler
les cristaux du regard.

 


sans filet 125

gravat
le ciel sans
bleu

griffe

 bords
plaie nette
verte

gerce

où perce
trop de
loin quoi

haut

dire encore
avant le jour
prochain

il n’y aura pas un seul signe
seulement la pluie la pluie et la nuit
leurs inlassables temps trop mats
les traverses glissantes l’absence trop vive

d’un son sec
clair
net

fermer le porche.


instantané 23

Après le seuil

cour carrée
pavée vide
la lumière

de s’égarer

elle-même close
à ce qui surgit
n’attend pas l’ombre

cela n’est plus

tout  l’incertain
forme de rien
l’orbe du monde

des brins d’herbe poussent
d’entre les pierres disjointes.


sans filet 84

On ne l’attendait pas

ce sont des voix d’enfants

l’instant laisse tinter

leur jeu file invisible

l’interstice des soirs

c’est le jour qui résonne

ce ne sont qu’intervalles

très haut les timbres percent

– demeures d’immobile-

la voûte terne bleue

la mémoire introuvable

encadrée aux fenêtres.


sans filet 54 (I)

La ville noire
opaque compacte
la foule dense
piaffe rumeur

n’est plus

fureur autour
en toute absence
crier agite
autant qu’orage

qui ne vient pas

mais il y a
comme un sourire
sur un visage
aux mains tendues

seul autrement

le même mendiant
à la même heure
et son envers
décor qu’ici


don de l’obole
un pas s’éloigne
.


sans filet 49

ce sont des pas
des voix des mains
ce que saisit le jour

ce qui eut lieu

et puis rumeur
à s’en aller
là dans le soir

ce qui revient

par où la ville
finit son bruit
et s’ ensommeille

à perdre sens

sous la chaleur
décroche blanc
un long ruban

de la vie nue

incandescence

que reste-t-il

si ce n’est là
une pierre blanche
dans la boue des fossés

qu’on ne voit pas
et le seul vrai?