Archives de Catégorie: irrégulières

hs 1

on a pour dessein
celui de la pluie
laisser derrière soi
un rien de sol

un instant
la poussière fait
place nette
et cela revient

comme écrire pour le sable.


infimes 124

on a contre soi
perdu le sommeil —
ici se désoeuvre
lentement on renoue
où la nuit s’attarde
— des brins brisés filent
un vent froid
sur le plomb mort des aubes

qui est entré sous l’arcade et avance
aveugle.


sine nomine 4

sans arrière-monde
chaque geste simple
repose

quelle paix

et la roche
et l’allée le sable sous les arbres
ne sont rien sinon

on a écrit

chaque jour
le fleuve le sable
recommencé

dessus le sable.


sine nomine 2

à même point
la nuit soit et le jour
mêlés à tout

une ombre
d’où les noms ni les choses
ne sont plus qu’épures

— formes de soi
et se disparaissant — un consentir
à la brume qui lentement se défait.


sine nomine

comme sans nom

le rêve
et dessus son image luit
— la rive haute

porte l’eau lustrale

delà quelle
tout un monde clair
s’en vient trembler

aux reflets bleus — l’infinir d’ombre est disparaître.


infimes _ 121

rêve
d’où que ce soit l’erre
sans lieu

mais le feu
accordé à quoi fait ici
don de sa pierre

même la plus rugueuse d’être tant clivée.


formes de peu- 211

la vie bruit menue
un matin de voix
 brille encore claires 
— avant quel orage

une nuit trop tôt
— mais des objets tintent
la clarté reprend
sans oubli — douleur.


infimes_119

comme si rien
à même la main
un sable de mots

et leur blessure
à ne pas dire
ce qui de soi n’est

que passage d’un fleuve en furie furieux emporté.


infimes _ 115

erre dans la combe
la haute souche
des silences

un peu d’air tremble
entre source et brasier
dedans la main du temps

étranger
un feuillage bruit
de quelle aile obscure

_ des étoiles font roche.


infime _ 113

puisse le regard tien
être ce rien ou le vent
mêlé à l’obscure pierre roche

à l’ombre où les arbres
plongent sans vertige
— une arête de lumière intangible

ce peu que vient danser le gouffre..