on a pour dessein
celui de la pluie
laisser derrière soi
un rien de sol
un instant
la poussière fait
place nette
et cela revient
comme écrire pour le sable.
on a pour dessein
celui de la pluie
laisser derrière soi
un rien de sol
un instant
la poussière fait
place nette
et cela revient
comme écrire pour le sable.
on a contre soi
perdu le sommeil —
ici se désoeuvre
lentement on renoue
où la nuit s’attarde
— des brins brisés filent
un vent froid
sur le plomb mort des aubes
qui est entré sous l’arcade et avance
aveugle.
sans arrière-monde
chaque geste simple
repose
quelle paix
et la roche
et l’allée le sable sous les arbres
ne sont rien sinon
on a écrit
chaque jour
le fleuve le sable
recommencé
dessus le sable.
à même point
la nuit soit et le jour
mêlés à tout
une ombre
d’où les noms ni les choses
ne sont plus qu’épures
— formes de soi
et se disparaissant — un consentir
à la brume qui lentement se défait.
comme sans nom
le rêve
et dessus son image luit
— la rive haute
porte l’eau lustrale
delà quelle
tout un monde clair
s’en vient trembler
aux reflets bleus — l’infinir d’ombre est disparaître.
rêve
d’où que ce soit l’erre
sans lieu
mais le feu
accordé à quoi fait ici
don de sa pierre
même la plus rugueuse d’être tant clivée.
la vie bruit menue
un matin de voix
là brille encore claires
— avant quel orage
une nuit trop tôt
— mais des objets tintent
la clarté reprend
sans oubli — douleur.
comme si rien
à même la main
un sable de mots
et leur blessure
à ne pas dire
ce qui de soi n’est
que passage d’un fleuve en furie furieux emporté.
erre dans la combe
la haute souche
des silences
un peu d’air tremble
entre source et brasier
dedans la main du temps
étranger
un feuillage bruit
de quelle aile obscure
_ des étoiles font roche.
puisse le regard tien
être ce rien ou le vent
mêlé à l’obscure pierre roche
à l’ombre où les arbres
plongent sans vertige
— une arête de lumière intangible
ce peu que vient danser le gouffre..