
Ouvrait à la Nuit la porte voilée – espace-
un seuil invisible derrière quoi jouent libres
les mascarets que nul ne franchit sans vertige
des arches ancrent à la crypte leurs pierres
rouges et brûle la danse des ombres
la lumière résonne de sphères passées
la couleur tremblée danse et accorde instruments
quand s’élève la voix claire le chant
la musique ranime intervalle le souffle
les sentinelles tracées aux voûtes en ruines
s’éveillent et rejoignent le chœur impromptu
de ce qui embrase déferlent les échos
le monde froid gris et mort le dehors
inerte dissone en vain dans le vide
aux lampes sont calmes des flammes claires
le vent se lève brise dans le rêve
loin sur la Dune les herbes fluent doucement
vient se poser au rivage écume la vague
le ciel est constellé deux ombres marchent
en chemins sur l’estran vont leur pas dans le soir
l’une et l’autre s’approchent et se fondent
là derrière l’horizon où luit et se lève
bleu l’accord majeur d’un astre inconnu.